Daniel
DESROCHES
Cégep de Lévis Recherche inédite |
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Éthique de la cohabitation | |
Contexte | |
L’éthique contemporaine devrait prendre en compte, non seulement les principes, mais aussi les médiations pratiques nécessaires à la transformation personnelle et sociale. En cela, elle ne peut ignorer le mode de vie qui rend possible les dilemmes moraux et leur signification. Par ailleurs, l’élargissement de la considération morale à la nature et aux autres formes de vie permet à la réflexion éthique d'aborder la crise environnementale. Enfin, la nécessité de prendre en compte l’Anthropocène, à savoir l’impact de l'interférence humaine sur les cycles naturels, est devenue incontournable pour toute éthique de notre époque. | |
Problématique |
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Face
à un effondrement de la civilisation thermo-industrielle, comment pose-t-on la question éthique aujourd'hui? Si l’éthique ne se
limite plus aux intérêts des individus humains, mais rejoint le sort
des communautés, des autres formes de vie et le patrimoine naturel commun, la question ultime devient celle de la cohabitation. Si l’éthique est l’affaire
d’un sujet dont les pratiques s’inscrivent dans un mode de vie dont
l'empreinte varie, la question fondamentale porterait sur la
cohabitation avec soi, avec les autres vivants et avec
la biosphère. |
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Questions | |
Se peut-il que la crise environnementale, liée à l’Anthropocène et aux inégalités diverses qui en sont la condition et qui en découlent, exige une toute nouvelle position du problème? Une approche renouvelée peut-elle faire fi du mode de vie et de l’empreinte écologique de ceux qui voient un enjeu moral à la manière dont les sociétés avancées organisent la prédation des ressources? Qu’est-ce que cohabiter avec soi, avec les autres et dans le respect de la nature? Qu'est-ce que cohabiter pour une espèce dont l’histoire se résume à accroître sa puissance au dépens de la nature afin d’améliorer les conditions de vie d'une minorité? | |
Hypothèses de travail | |
Plus fondamentale que la justification des normes, l’éthique pose la question du mode de vie qui permet la cohabitation universelle. La cohabitation est également la visée nécessaire de la justice intergénérationnelle. Plus englobante que la sphère anthropocentrique des valeurs accordées aux humains, l’éthique doit élargir la considération morale à tout ce qui soutient la vie sur terre. Reposant sur la structure termaire des pôles grammaticaux (sujet, communauté et nature), l’éthique de la cohabitation discute des pratiques en considérant la réalisation de soi dans une perspective élargie. Enfin, une éthique de la cohabitation se présente comme une écosophie qui implique une nouvelle vision du monde, une nouvelle ontologie. | |
Pour en savoir plus : | |
«La philosophie comme mode de vie» suivie de «l'éthique de la cohabitation», PhiloNeige, Trois-Rivières, 2023 |
Article initial [PDF] |
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Philosophie comme mode de vie et formes d'activisme Article publié dans le Lampadaire, no 2, automne 2024 | Texte [à venir] |
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